THE BANGLES (Pop, Rock...)


A une époque où le Rock est quasi essentiellement une affaire d’hommes, les soeur Peterson, Vicki et Debbi, n’ont qu’un rêve: devenir des Rock Stars.  La première obtient une guitare, la seconde une batterie et les voilà faisant trembler les murs de la maison familiale. De son côté, Susanna Hoff grandit avec une mère fan des Beatles et fantasme d’un groupe seule dans sa chambre. Le meurtre de John Lennon lui fait prendre conscience que si elle veut vivre ses rêves, elle doit se donner les moyens. Elle répond alors à une annonce des soeurs Peterson qui cherche une guitariste qui sait chanter. Au téléphone, Vicki et Susanna se découvrent de nombreux points communs et les trois jeunes filles commencent rapidement à jammer et répéter ensemble. Se baptisant The Bangs elles commencent à écumer les petits clubs fauchés de Los Angeles et enregistrent un premier single, « Getting Out Of Hand », une composition de Vicki dans un style très Pop 60’s. Le titre plait à certains DJ’s californiens qui se mettent à passer le titre dans leur émission, suscitant l’intérêt pour ce nouveau groupe, dont celui de Miles Copeland, alors manager du groupe de son frère, The Police. Celui-ci leur propose de les signer dans son label IRS. Les filles (à présent rejointes par Annette Zilinskas à la basse) sont un peu réticentes, craignant que le producteur-manager privilégient un autre groupe féminin de son écurie, The Go-Go’s, mais acceptent néanmoins l’offre et enregistrent un premier EP. En revanche le groupe se voit obligé de changer son nom, The Bangs était déjà pris par un obscure groupe qui menace de les poursuivre. Etant attachées à leur nom, les filles décident de ne le modifier que légèrement, devenant The Bangles.

Après une tournée agitée, Annette Zilinskas quitte le groupe et les Bangles reçoivent une offre de Columbia. Fan du groupe, Michael Steele (qui fut très brièvement membre des Runaways à leurs débuts) fait des pieds et des mains pour être choisie. L’alchimie qu’elle dégage avec elles convainquent les trois autres, l’équipe est à présent en place. Leur premier album, All Over The Place, sort en 1984. Le succès est modéré mais apporte sur elles l’attention du monde musical américain. Comme celle de Prince qui leur offre un titre pour leur album suivant « Manic Monday ». Le titre devient numéro 2. Ce succès ainsi que des rumeurs, non avérées, d’une romance entre Prince et Susanna propulse The Bangles sous le feu de projecteurs. Mais cela crée aussi les premières tensions dans le groupe. La presse et le label se centrent sur le sex-appeal de Susanna, en faisant le point de mire de toute la promotion de Different Light, le deuxième album en 1986. Celle qui le vivra le plus mal sera Debbi Peterson. Se sentant déjà mise dans l’ombre par la belle Susanna, elle se voit en plus écartée de « Walk Like An Egyptian », une chanson qui était auparavant prévue pour elle. Elle sera la seule à ne pas chanter un couplet et une boite à rythme sera utilisée à la place de sa batterie. Comble de malheur pour elle, le titre devient le plus gros succès du groupe et leur premier numéro 1.

Déçues du côté lisse de Different Light, le groupe imposera d’enregistrer une version très Rock de « Hazy Shade Of Winter" de Simon & Garfunkle. Utilisée pour le film Less Than Zero, le titre sera un nouveau succès, se classant numéro 2. Cela n’apaise pas les tensions au sein du groupe, pas plus que le succès (n°1) de « Eternal Flame » dont le choix ne faisait pas l’unanimité. En 1988, Everything est leur troisième album et un nouveau succès, porté par « Eternal Flame » et « In Your Room ». Mais plutôt qu’essayer de régler leurs tensions, les Bangles décident de remplacer leur manager Miles Copeland. Cela n’a pour résultat que de pousser Susanna encore plus en avant, la préparant à une carrière solo. Lorsque ni Michael ni Susannah ne viennent au mariage de Debbi en Angleterre, les soeurs Peterson comprennent que l’avenir du groupe ne tient plus qu’à un fil. Après une série de concerts qui les laisse épuisées physiquement et émotionnellement, les Bangles décident de se séparer. Une compilation sort en 1990 avec l'inédit "Everything I Wanted".


Mais comment continuer seule lorsqu’on a fait partie d’un des membres les plus célèbres du moment ? Si Susanna est heureuse de commencer une carrière solo loin des tensions des Bangles, les autres on plus de mal à se retrouver. Debbi quitte le monde de la musique tandis que Vicki, fondatrice du groupe et la plus touchée par sa disparition, entre dans le déni avant de lancer le groupe Continental Drifters. Après un premier album solo qui ne marchera pas, l’ego de Susanna se dégonfle un peu et l’envie de reformer les Bangles la prends. Mais les trois autres ne sont pas prêtes à retrouver celle qui les avait quittées si facilement. Pourtant lorsque le réalisateur Jay Roach (devenu le mari de Susanna) leur proposer de chanter un inédit, « Get The Girl », pour son film Austin Powers en 1999 de l’eau a coulé sous les ponts. Les quatre acceptent et dans la foulée de 2000, les Bangles font une tournée de réunion. Un nouvel album sort en 2003, Doll Revolution. Si le succès n’est plus celui des années quatre-vingt, il permet au groupe de reprendre contacte avec leur public. Michael les quittera cependant en 2005, preuve que les anciennes tensions ne sont jamais très loin. Entre Susanna et les soeurs Peterson, les choses semblent en revanche s’être aplanies, même s’il faudra attendre 2011 et Sweetheart Of The Sun pour avoir ce qui reste à ce jour le dernier album du groupe. En 2018, la bassiste d’origine Annette Zilinskas les rejoint, trente-cinq ans après les avoir quittées. Les Bangles n’ont peut-être pas dit leur dernier mot…

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