The Police
Lorsque le groupe Rock Progressif anglais Curved Air se sépare en 1976, le Punk est la musique à la mode en Angleterre. Leur batteur, l’Américain Stewart Copeland, se dit que c’est vers cette scène dynamique que se situe la possibilité d’une réussite commerciale. Ayant rencontré le bassiste et chanteur du groupe de Jazz Rock Last Exist, un dénommé Gordon Sumner, il lui propose de former un trio Punk avec lui. Réticent, Sting, le surnom de Gordon, accepte car il y voit la possibilité de quitter son emploi de professeur pour se consacrer exclusivement à la musique. Ils recrutent un pur guitariste Punk, le français Henry Padovani, et commencent à jouer ensemble. C’est probablement se sachant des ‘usurpateurs’ (Sting et Copeland sont loin d’avoir le niveau technique habituel des musiciens de Punk qui souvent savent à peine jouer de leur instrument) qu’ils se nomment d’un air de défi The Police. Ils sortent en 1977 le single « Fall Out », composé par Copeland, qui est un titre Punk type, même s’il montre un sens mélodique absent des autres formations.

La légende est en route, mais ce n’est pas encore la gloire: les premiers concerts n’attirent pas grand monde. Devant se faire de l’argent, le groupe accepte de participer à une pub pour un chewing gum dirigée par Tony Scott. Si elle ne sera jamais diffusée, ils garderont les cheveux teints en blonds qu’ils avaient dû avoir pour l’occasion et qui deviendra une de leurs marques de fabrique. Alors qu’ils enregistre leur premier album aux frais de Miles Copeland, le grand frère de Stewart, celui-ci entend la chanson « Roxanne ». Persuadé qu’elle pourrait être un tube, il arrive à convaincre le label A&M de signer le groupe et de sortir le titre en single. Pourtant, « Roxanne » fait un flop et c’est le single suivant, « Can’t Stand Losing You » qui fera une timide entrée dans les charts britanniques. Le troisième single, « So Lonely » ne marche pas davantage. Ces trois titres, plutôt que d’inspiration Punk, doivent beaucoup à l’influence du Reggae, alors très populaire. Mais The Police mêle ce Reggae à une sensibilité Pop/Rock et surtout à une énergie communicative, bien loin de l’ambiance apathique généralement indissociable du style. Sorti en 1978, le premier album,Outlandos d’Amour ne saurait être résumé à ces trois singles. « Next To You » et « Peanuts » appartiennent clairement à l’influence Punk, mais s’en détachent par la personnalité du groupe déjà très présente et un message absolument pas révolutionnaire. « Hole In My Life » martèle un rythme peu conventionnel et pourtant très entraînant.

The Police ne rechigne pas à tourner, n’hésitant pas à aller dans des endroits exotiques comme l’Inde où peu de groupes tournaient alors, augmentant ainsi leur succès planétaire. En coulisse en revanche, la situation est tendue. Stewart Copeland supporte mal que The Police soit devenu le groupe de Sting et non le sien. Le chanteur est en effet le compositeur principal, celui des tubes, et il le sait, n’hésitant pas à se montrer intraitable en studio. L’électricité entre les trois membres est palpable, particulièrement entre Sting et Copeland qui n’hésitent pas à en venir aux mains. L’album Ghost In The Machine est ainsi créé dans la douleur. La musique devient de plus en plus sophistiquée, loin de l’énergie Punk des débuts, ce qui déplait à Andy Summers qui voit sa guitare fréquemment noyée par les claviers. Il faut dire que le single principal de l’album, « Every Little Thing She Does Is Magic » ne lui donne pas tort. Le titre préfigure plus la future carrière solo de Sting, qui avait rajouté ce titre en dernière minute, trouvant l’album trop sombre, qu’un titre de The Police. En revanche, « Spirits In The Material World » s’inscrit comme du pure Police, quoique plus sophistiqué, là où « Invisible Sun » et « Demolition Man » vont plus dans l’innovation.

En 1986, cependant, le groupe se réunit sur scène pour trois concerts de charité. Ils se retrouvent lors d’un projet de compilation avec pour but de ré-enregistrer l’un ou l’autre vieux morceau ainsi que des nouvelles choses. Malheureusement, Stewart Copeland se blesse en jouant au polo et est incapable de jouer de la batterie. Seule une nouvelle version de « Don’t Stand So Close To Me » sortira, Copeland programmant la batterie par synthétiseur. La tension entre les trois membres étant toujours présente, chacun s’en va à sa propre carrière sans regret. Le groupe se réunira alors qu’à deux reprises, pour deux titres lors du mariage de Sting en 1992 et pour trois lors de l’introduction du groupe au Rock ’n’ Roll All Of Fame en 2003. Pendant toutes ces années, cependant Summers et Copeland émettaient l’idée d’une ultime tournée pour dire au revoir à leurs fans, chose qu’ils n’avaient jamais vraiment fait. Finalement en 2007, Sting accepte de repartir pour un an et demi sur les routes avec ses anciens complices pour une tournée dont le succès fut colossal. Depuis, l’aventure The Police semble cette fois belle et bien terminée, même si dans le coeur des fans il y aura toujours de l’espoir pour plus…
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