Deborah Kerr
Jeunesse écossaise et débuts anglais:
Née le 30 septembre à Glasgow, Deborah était la fille de Arthur Trimmer, un ingénieur civil qui avait perdu une jambe pendant la bataille de la Somme, et de Kathleen Smale. La famille habite Helensburgh, en Ecosse. Si elle est élevée dans les principes de la vieille Angleterre, elle démontre très jeune un sens du spectacle, aimant se déguiser ainsi que son petit frère pour improviser des petits spectacles. Lorsque les affaires d’Arthur tournent mal, la famille va habiter la maison de la grand-mère paternelle qui imposera une discipline extrêmement stricte aux jeunes enfants et dont Deborah va particulièrement souffrir. Envoyée en pension, sa timidité en fait une cible facile de la cruauté des enfants et adolescents. Alors qu’elle a seize ans, son père meurt de la tuberculose. C’est alors que la soeur de sa mère, Phyllis, lui propose de rejoindre l’école d’art dramatique qu’elle dirige. Pour Deborah, c’est l’occasion de pouvoir enfin exprimer toutes les émotions qu’elle a contenue depuis des années. Alors qu’elle avait pensé faire carrière dans la danse, elle change d’objectif. Elle sera actrice.
A dix-huit ans, elle part pour Londres et change son nom de famille en Kerr, nom qui remonte à plusieurs générations du côté de son père. Après plusieurs petits rôles sur scène, elle retient l’attention du producteur Gabriel Pascal qui lui donne un rôle dans l’adaptation cinématographique de Major Barbara de George Bernard Shaw en 1941. Si le rôle est petit, il lui vaut de bonnes critiques. Aussi, dès son deuxième film, Love On The Dole, la même année, elle tient le premier rôle. Alors que son premier film lui avait donné l’image d’une fille fragile et un peu coincée (image qui lui collera par ailleurs longtemps à la peau), elle incarne ici au contraire une arriviste prête à tout pour arriver à ses fins. Le succès du film l’amène à devenir une vedette montante du cinéma britannique.
1943 est l’année de la consécration puisque le plus prestigieux réalisateur anglais, Michael Powell, lui
donne le premier rôle féminin - en fait trois rôles différents - dans son nouveau film, The Life And Death Of Colonel Blimp (Colonel Blimp). Le réalisateur et la star auront une brève liaison. Avec les effets de la guerre, le cinéma britannique ralentit forcément et ce n’est que deux ans plus tard que sort son film suivant, Perfect Strangers (Le Verdict de l’amour, 1945) qui est un énorme succès en Angleterre. La MGM, qui produit le film depuis les Etat-Unis, a tenu absolument à avoir Deborah pour le rôle, sentant le potentiel de la jeune Ecossaise. Cette même année, année de la victoire, Deborah se marie avec le héros de guerre Anthony Bartley. Après une comédie qui ne marqua guère, I See A Dark Stranger (L’étrange aventurière, 1946), elle retrouve Michael Powell pour ce qui restera son film le plus emblématique de sa période anglaise, The Black Narcissus (Le Narcisse noir, 1947). Elle y incarne une religieuse, un rôle auquel elle sera fréquemment assimilé. Elle y côtoie pour le première fois Jean Simmons. Le succès est énorme et la MGM se presse d’appeler l’actrice en Amérique, ce qu’elle accepte avec joie.
La vierge anglaise d’Hollywood:

A dix-huit ans, elle part pour Londres et change son nom de famille en Kerr, nom qui remonte à plusieurs générations du côté de son père. Après plusieurs petits rôles sur scène, elle retient l’attention du producteur Gabriel Pascal qui lui donne un rôle dans l’adaptation cinématographique de Major Barbara de George Bernard Shaw en 1941. Si le rôle est petit, il lui vaut de bonnes critiques. Aussi, dès son deuxième film, Love On The Dole, la même année, elle tient le premier rôle. Alors que son premier film lui avait donné l’image d’une fille fragile et un peu coincée (image qui lui collera par ailleurs longtemps à la peau), elle incarne ici au contraire une arriviste prête à tout pour arriver à ses fins. Le succès du film l’amène à devenir une vedette montante du cinéma britannique.
1943 est l’année de la consécration puisque le plus prestigieux réalisateur anglais, Michael Powell, lui

La vierge anglaise d’Hollywood:

Pourtant Louis B. Mayer ne désespère pas. La comédie Please Believe Me (J’ai trois amours, 1950) ne marche pas ? Tant pis, il a déjà une autre idée en tête, la mettre à l’affiche de son film le plus prestigieux de l’année, l’adaptation de King Salomon’s Mine (Les Mines du Roi Salomon, 1950) avec Stewart Granger. Le film est un triomphe et la MGM trouve le créneau dans lequel leur actrice plait au public, le film d’aventure historique. Les films suivants confirment cet état de fait. Elle est une jeune chrétienne aux côté de Robert Taylor et Peter Ustinov dans le péplum à succès Quo Vadis l’année suivante. Elle retrouve ensuite Stewart Granger pour un remake réjouissant du film de cape et épée The Prisoner Of Zenda (Le Prisonnier de Zenda, 1952). Deux films qui remportent également un franc succès et qui confortent Deborah dans son statut de nouvelle vedette. Fin 1951, elle donne jour à une seconde fille, Francesca. Par son aspect fragile et sa réserve, Deborah contraste avec les deux autres grandes vedettes de sa génération à la MGM, Lana Turner et Ava Gardner, véritables bombes de sensualité. A leurs côtés, elle donne l’image d’une femme frigide et coincée qui lui vaudra d’être cataloguée comme « la vierge anglaise ».
Pourtant, Deborah n’a rien d’une oie blanche et sa bonne éducation ne l’a pas empêché de vivre une aventure avec Stewart Granger, pourtant marié à son amie Jean Simmons. Elle les retrouvera d’ailleurs tous les deux dans Young Bess (La Reine Vierge, 1953), un drame historique avec également Charles Laughton. Elle joue ensuite la femme de Brutus, incarné par James Mason, dans l’adaptation par Joseph Mankiewicz du Jules César de William Shakespeare. Elle est l’une deux femmes de ce film très masculin, aux côté de Greer Garson, son équivalent de la génération précédente à la MGM. Comme un passage de témoin. Si elle quitte provisoirement le film historique, c’est pour jouer avec Cary Grant dans Dream Wife (Femme rêvée, 1953), une comédie malheureusement peu marquante. Mais à présent que son statut de vedette est bien établie, Deborah sent qu’il lui faut montrer une autre facette de son jeu.
Une rigidité trompeuse:

La performance de l’actrice attisera la curiosité d’Elia Kazan qui lui proposera de retourner au théâtre avec Tea And Sympathy de Robert Anderson pour créer le rôle de Laura, une femme de professeur qui a une aventure avec un étudiant. Son contrat avec la MGM étant terminé, Deborah accepte. Son retour au théâtre sera un succès. En revanche, les deux films qui suivent en 1955 ne marquent guère. Il faudra attendre l’année suivante pour que l’étoile de Deborah brille à nouveau au cinéma. Il y a d’abord l’adaptation par Vincente Minnelli de Tea And Sympathy, mais surtout celle de la comédie à succès The King And I (Le Roi et Moi, 1956). Le rôle d’Anna la ramène aux Anglaises un peu coincées, mais cette fois le rôle est plus riche et la voit à nouveau nommée aux Oscar. Son partenaire Yul Brynner l’aura, mais pas elle.

Un fade-out de classe:
Elle est pour la sixième et dernière fois nommée aux Oscars pour Horizons sans frontières (The Sundowners, 1960) où elle retrouve aussi bien le réalisateur Fred Zinnemann que Robert Mitchum. Et si The Grass Is Greneer (Ailleurs l’herbe est plus verte, 1960) de Stanley Donen déçoit un peu, il lui permet de retrouver ses amis Cary Grant, Robert Mitchum et Jean Simmons. Mais surtout cette année voit son mariage avec Peter Viertel tandis qu’elle obtient la garde de ses enfants et déménage en Suisse. L’année d’après, elle tourne son film le plus méconnu, The Innocents (Les Innocents, 1961) qui lui offre un rôle de gouvernante anglaise très trouble. Elle tourne également avec Gary Cooper dans son dernier film, The Nacked Edge (La Lame nue, 1961). Elle retrouve un rôle de gouvernante dans The Chalk Garden (Mystère sur la falaise, 1964) tandis que l’adaptation de The Night Of The Iguana (La Nuit de l’Iguane, 1964) la voit revenir très près de ses rôles de religieuses. Ce film lui offrira l’un de ses derniers grands rôles.
Le reste des années soixante ne lui offrira guère de rôles intéressants, mais surtout des comédies un peu poussives comme Mariage On The Rocks (Les Inséparables, 1964) avec Frank Sinatra et Dean Martin ou Casino Royal où elle rejoint une distribution prestigieuse allant de David Niven Niven à Woody Allen en passant par Orson Welles, William Holden et Jean-Paul Belmondo. The Gypse Moths (Les parachutistes arrivent, 1969) la verra retrouver Burt Lancaster pour la dernière fois. Le film ne passera à la postérité que pour avoir vu Deborah Kerr se déshabiller pour une scène d’amour, fait rare pour une star hollywoodienne de l’âge d’or et preuve qu’elle n’était pas aussi prude qu’elle en donnait l’image. Mais après The Arrangement (L’Arrangement, 1969) d’Elia Kazan avec Kirk Douglas et Faye Dunaway, elle décide de se retirer, ne se retrouvant plus dans le cinéma de l’époque.

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