Metallica - Metallica (1991)




A la sortie de leur cinquième album (sobrement appelé Metallica, à la pochette entièrement noire qui lui vaudra son surnom de Black Album et s'inscrivant probablement comme un clin d'oeil au White Album des BEATLES, lui aussi éponyme et possédant une pochette entièrement... blanche), METALLICA fut accusé par certains fans d'être devenus commercial. Si cela est vrai dans une certaine mesure, les morceaux sont moins rapides, souvent moins long et moins complexes, permettant une meilleure diffusion sur les ondes, le groupe n'a pas pour autant viré DURAN DURAN ni même BON JOVI. L'agressivité est toujours présente et ce que les morceaux ont perdu en rapidité, ils l'ont gagné en lourdeur. En fait, METALLICA a tout simplement abandonné le registre du Thrash Metal pour un Heavy Metal plus classique. Cela n'empêche pas les morceaux d'être de qualité. Il faut même reconnaître qu'il n'y a aucun titre faible (ce qui n'était pas le cas leurs albums antérieurs à mon humble avis) et que de nombreux morceaux deviendront à titre justifié des classiques du groupe.

Enter Sandman, le titre qui ouvre l'album, est justement l'un d'entre eux et reste sans doute avec Master Of Puppets et One le titre heavy le plus emblématique du groupe. Avec sa montée en puissance, son riff imparable, son refrain entêtant et son superbe solo à la wha-wha (effet dont Kirk HAMMETT aime user et abuser, en particulier sur cet album), il ne pouvait en être autrement. Sad But True et son riff d'une lourdeur à rendre jaloux BLACK SABBATH est un autre classique, de même que (même si personnellement c'est le titre de l'album que j'aime le moins) The Unforgiven qui alterne passages calmes et passages plus heavy dans une ambiance rappelant très fortement (on frise le plagiat par moments) les partitions qu'Ennio MORRICONE écrivit pour les westerns de Sergio LEONE. Avec son intro 'indiennisante', Wherever I May Roam est sans doute un des morceaux qui rappelle le plus ce que METALLICA a fait par le passé (je pense à un For Whom The Bell Told) de par sa composition complexe. Le riff plus haché de "Through The Never" rappelle quant à lui le passé thrash du groupe. 


En huitième position on trouve la première vraie ballade de METALLICA (qui avait déjà fait quelques incursions dans le style sur certains titres mais pour mieux redémarrer dans leur deuxième partie) en Nothing Else Matters, titre qui est peut-être le plus connu du Grand Public et qui, contrairement à d'autres ballades de groupes de hard rock qui finiront en haut des charts, évite le piège de la mièvrerie et possède un superbe solo (qui est souvent la cerise sur le gâteau des grandes ballades). Un très beau moment. Of Wolf And Man et son riff en béton nous tire cependant rapidement de notre rêverie et reste encore aujourd'hui un morceau très populaire en concert. L'album s'achève sur trois titres moins connus, mais néanmoins fort intéressants parmi lesquels on retiendra surtout The God That Failed qui parle de la confiance aveugle qu'ont certaines personnes en Dieu pour les aider et qui aurait été écrite par James HETFIELD suite au décès de sa mère qui n'aurait rien fait pour guérir du cancer que de s'en remettre à Dieu.

Contrairement à ...And Justice For All, le Black Album dispose d'une excellente production toute en relief où nous pouvons cette fois entendre la basse de Jason NEWSTED (qui s'offre même un petit solo sur My Friend Of Misery). L'album grimpera au sommet des charts et deviendra la plus grosse réussite commerciale de METALLICA, leur apportant un nouveau public et les plaçant sur le trône des rois du Metal. Malheureusement, il sonne aussi la fin d'une période de grande créativité pour le groupe et les albums suivants manqueront singulièrement d'âme.

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