Ozzy Osbourne - Blizzard Of Ozz (1980)

A la fin des années 70, Ozzy OSBOURNE quitte définitivement BLACK SABBATH. Ceux-ci sont lassés d’un chanteur, certes emblématique mais devenu complètement ingérable. Ozzy a cependant l’envie de montrer à ses anciens collègues qu’il peut fonctionner sans eux et se dépêche, sous l’impulsion des anciens managers du SABBATH, Don ARDEN et sa fille Sharon, de trouver un groupe et de sortir un album. La première étape est de trouver un guitariste à la hauteur. Il se rend à Los Angeles pour auditionner tous les jeunes guitaristes prometteurs. C’est finalement le très jeune Randy RHOADS qui est retenu. Celui-ci a déjà sorti deux albums avec QUIET RIOT qui sont presque passés inaperçus. Il n’empêche que RHOADS est un excellent guitariste mêlant au Heavy Metal une technique inspirée du classique, à l’époque novatrice. Réalisant qu’il tient la perle rare, Ozzy veut absolument le ramener avec lui en Angleterre pour enregistrer son premier album solo. Ne pouvant offrir un visa qu’à un seul artiste américain, il lui faudra renoncer à emmener le bassiste Rudy SARZO et le batteur Tommy ALDRIDGE. Il choisira à la place deux vétérans anglais. Lee KERSLAKE, le batteur d’URIAH HEEP, et Bob DAISLEY, l’ancien bassiste de RAINBOW. Don AIREY jouant les éternels musiciens de studio aux claviers. 

Mais si Ozzy a quitté BLACK SABBATH, il n’est pas pour autant sorti de l’enfer des drogues et de l’alcool qui ont conduit à son départ. Ozzy est toujours aussi ingérable malgré les efforts de Sharon ARDEN, ce qui fait que le premier album sera presque exclusivement composé par RHOADS et DAISLEY, Ozzy apportant quelques contributions mineures dans les paroles. Blizzard Of Ozz sort et fait un carton. Ozzy peut exister sans SABBATH (lesquels prouvent la même chose à la même période), RHOADS est acclamé par le monde de la musique comme le nouveau prodige de la guitare, et l’album est rempli de classiques qui seront des incontournables du répertoire du chanteur. I Don’t Know, avec son riff ravageur met immédiatement tout le monde d’accord : Ozzy n’est pas là pour rigoler et on sent que l’influence de Rhoads est prédominante. Finis les titres lents de l’époque de SABBATH, I Don’t Know, tout comme le titre suivant, le mythique Crazy Train, sont des titres de Heavy Metal moderne capables de rivaliser avec ce que propose JUDAS PRIEST à la même époque. 

Le titre suivant est une ballade, un genre qu’Ozzy, en grand fan de BEATLES, apprécie beaucoup comme il l’a prouvé déjà – on l’oublie souvent - du temps du SABBATH. Goodbye To Romance est peut-être la ballade la plus poignante de la carrière du chanteur, échappant à la mièvrerie grâce à sa nostalgie contagieuse. Après un petit intermède de RHOADS à la guitare classique en l’hommage de sa mère, apparaît un autre monument du Heavy, Suicide Solution. Le mélange entre le Heavy Metal moderne et la version 70’s de BLACK SABBATH est ici à son sommet. Le titre connaîtra même un aspect sulfureux puisque le suicide d’un ado déséquilibré sera imputé à la chanson et à son interprète. Autre titre proche de Black Sabbath, mais à la sauce RHOADS, Mr Crowley, ode à un ‘sorcier’ célèbre où Randy RHOADS, déjà impérial dans ses interventions solistes précédentes, est à son sommet.  

No Bone Movies et Steal Away (The Night) si elles n’atteindront pas le statut le classiques restent de bonnes chansons Heavy Metal. Tandis que Revelation (Mother Earth), titre épique, rappelle le Black Sabbath des grandes heures en mélangeant passages calmes et acoustiques avec des riffs lourds bien sentis. Avec ce premier album Ozzy prouve que sa carrière solo ne sera pas aussi anecdotique que celles d’autres chanteurs de groupes célèbres. Il montre surtout sa capacité à savoir s’entourer de musiciens et compositeurs de premier ordre.

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