Ingrid Bergman
L’enfance d’une petite
Suédoise :
Une chose est sûre, Ingrid Bergman fait partie de ces stars dont les
studios pouvaient sortir la carte de l’enfance malheureuse dans le but de faire
pleurer la ménagère. Pourtant tout aurait pu se passer comme dans un conte de
fée : Friedel, sa mère, avait épousé un peintre rêveur Justus Bergman
contre l’avis de sa famille bourgeoise. Justus devint rapidement photographe,
une profession plus stable et le jeune couple décide d’avoir des enfants. Malheureusement
les deux premiers meurent peu après la naissance et ce n’est que sept ans plus
tard, le 29 août 1915, que la petite Ingrid naît finalement à Stockholm.
La petite fille ne connaîtra cependant jamais vraiment sa mère qui
meurt alors qu’elle a trois ans, et c’est sa tante Ellen, la sœur de son père,
qui sera sa véritable présence maternelle lorsqu’elle vint habiter avec eux.
Très vite, la petite Ingrid se révèle être une enfant créative, elle aime se
déguiser et inventer des histoires.
« J’étais tout le temps quelque chose
d’autre : un policier ou un facteur, un réverbère ou un pot de fleur –
n’importe quoi. Je me rappelle qu’un jour j’avais décidé d’être un petit chien.
Quand papa a catégoriquement refusé de me passer une laisse autour du cou pour aller
me promener, j’ai été on ne peut
plus déconcertée. Mais je ne me suis pas découragée pour autant : je me
suis mise à trotter dans ses jambes, à aboyer sur les talons des passants et à
lever la patte contre les arbres. »
Son père, lui, aimerait beaucoup la voir devenir chanteuse d’opéra.
Mais, lorsqu’elle voit à 11 ans sa première pièce de théâtre, sa décision est
prise : elle sera comédienne.
Malheureusement le malheur s’abat à nouveau sur la famille
Bergman : le père d’Ingrid meurt du cancer alors qu’elle n’a que 13 ans et
sa tante Ellen décède six mois plus tard. Ingrid ira alors habiter chez son
oncle Otto. Malgré une timidité maladive, elle n’a pas oublié son rêve de
devenir comédienne et, à 15 ans, elle fait de la figuration. Son oncle est
retissant face au choix de sa
nièce : pour lui comédienne est un synonyme de prostituée. Pourtant, peu
avant ses 18 ans, il accepte qu’elle tente d’entrer à l’école d’art dramatique,
à la seule condition que si elle rate l’audition, elle abandonne l’idée de devenir
comédienne. Heureusement pour Ingrid, elle est acceptée par un jury unanime.
Premières armes :
L’école dramatique permet à Ingrid de s’épanouir et très vite certains
de ses professeurs remarquent son talent. Après trois mois, l’un d’eux veut la
prendre pour sa pièce alors qu’il fallait d’habitude attendre deux ans avant de
monter sur scène. La jalousie des élèves plus âgées est telle, qu’elle est
agressée physiquement. Le directeur du théâtre la retire alors de la
distribution. C’est également l’époque où elle fait la connaissance d’un jeune
dentiste de 7 ans son aîné, Petter Lindstrom.
Pendant les vacances, grâce aux contacts du meilleur ami de son père,
elle passe un bout d’essai.
« Le lendemain, quand j’ai vu le
résultat, j’ai été prise de panique. J’ai vraiment eu un choc. On sait de quoi
on a l’air dans un miroir. On sait à quoi on ressemble en photo. Mais quand on
se voit pour la première fois sur un écran, l’image est entièrement différente.
On se voit alors comme les autres nous voient, et ça ne correspond pas du tout
à ce qu’on imagine…Tous ces traits, vous les avez vus dans votre miroir, vous
vous y êtes habitué, vous leur avez trouvé des excuses, vous vous êtes fait à
l’idée de vivre avec cette tête-là. Et soudain, tout est à recommencer… J’étais
grosse et je n’aimais pas mon nez… Une chose était claire : je n’étais pas
faite pour le cinéma. »
Le réalisateur Gustaf Molander, qui avait fait passer le bout d’essai
sans réelle conviction, est convaincu de tenir un nouveau talent et s’empresse
de rassurer la jeune fille et de l’engager pour le rôle principal de son
prochain film, Munkbrogreven (Le Comté du Pont au Moine, 1934). Ingrid
accepte de quitter l’école pour le cinéma à condition que le studio lui paie
des cours pour achever sa formation. Un second film suit rapidement, puis dans
son troisième film, Swedenhielms (Les Swedenhielm, 1935), elle rencontre
son idole, l’acteur Gösta Ekman. En 1936, après quelques films et dix-huit mois
dans le métier, la critique salue le talent de la nouvelle actrice, notamment
grâce au film Intermezzo qui sera le
dernier film de Gösta Ekman. En Kvinnas
Ansikte (Un Visage de Femme,
1938), film dont George Cukor tournera un remake avec Joan Crawford pour la
MGM, ne fait que confirmer son succès. Entre-temps, elle a épousé Petter le 10
juillet 1937 et est tombée enceinte de sa fille, Pia.
Hollywood lui fait les yeux doux, mais elle refuse les différentes
offres : les studios ne lui offrent que des contrats, pas des projets de
films. Elle tournera alors deux films pour l’U.F.A. en Allemagne. C’est à ce
moment que David O Selznik entre en scène.
Hollywood, enfin :
Le producteur indépendant qui réalise succès sur succès (Le Jardin d’Allah en 36, Une Etoile est née en 37 pour n’en citer
que deux) pense en effet à réaliser un remake d’Intermezzo. Quoi de plus naturel que d’inviter sa jeune
interprète ? Secrètement, bien sûr, il espère en faire une nouvelle Garbo.
Sur les conseils de Petter, qui préfère la voir s’éloigner de la Suède alors
que la guerre semble imminente en Europe, Ingrid accepte la proposition et
commence à prendre des cours d’anglais.
A Hollywood, Selznik constate avec effarement la haute taille d’Ingrid,
mais heureusement Leslie Howard, son partenaire, étant fort grand cela ne posera
pas de grands problèmes. Selznik accepte également les requêtes de la jeune
actrice : être la première actrice naturelle à Hollywood (elle conserve
son nom et n’a qu’un faible maquillage pour dissimuler la rougeur de sa peau)
et de faire peu de publicité autour d’elle. Et cela marche, les Américains
succombent au charme de cette jeune Suédoise de 24 ans. Ingrid retourne
cependant en Suède où c’est avec bonheur qu’elle tourne à nouveau dans sa
langue, mais secrètement elle espère retourner aux Etats-Unis.
Lorsque la guerre éclate, Selznik la presse de venir s’installer aux
Etats-Unis tant qu’il est encore temps. Ingrid accepte sans se faire prier,
emmenant sa fille avec elle. Petter, qui entre temps est devenu médecin,
préfère rester en Suède, se sentant utile à son pays. Si le nouveau projet de
Selznik pour Ingrid semble être un film sur Jeanne d’Arc, projet qui intéresse
beaucoup Ingrid, il ne cessera d’être reculé. Comme rien ne l’attend vraiment
en Californie, elle reste à New York. Rapidement on lui propose de jouer à
Broadway dans Liliom avec Burgess
Meredith et, bien que son anglais soit encore imparfait et qu’elle n’ait
presque jamais fait de scène, elle accepte. C’est un succès.
Elle rejoint finalement Hollywood, mais Selznik n’ayant toujours rien
pour elle la prête à la Columbia et à la MGM pour des films qui ne la méritent
pas mais où les critiques la concernant sont bonnes. De son côté, Petter l’a
rejoint. Enfin, on lui propose un film plus intéressant : Dr Jekyll et Mr Hyde (1941) où elle
donne la réplique au grand Spencer Tracy et sous la direction de Victor Fleming
dont elle tombe amoureuse. Ingrid exige cependant qu’on lui donne le rôle de la
mauvaise fille, souhaitant être employée à contre emploi pour ne pas s’enfermer
dans un type de rôle. Selznik,
d’abord fermement opposé, s’incline.
Alors qu’elle reprend à Broadway le rôle que Greta Garbo avait tenu au
cinéma dans Anna Christie, elle
apprend une nouvelle sensationnelle : Ernest Hemingway voudrait la voir
jouer son héroïne dans l’adaptation de son roman Pour Qui Sonne Le Glas. Malheureusement, la Paramount, qui détient
les droits, semble réticente et préfère chercher parmi les actrices qu’elle a
sous contrat. Qu’à cela ne tienne, Selznik la prête à la Warner pour un film avec
Bogart, ce sera Casablanca (1942)
Au sommet du Box
Office :
Le tournage du film, sous la direction de Michael Curtiz, commence
alors que le scénario n’est pas fini. Pas plus le réalisateur que les acteurs
ne savent quelle sera la fin et il sera difficile pour Ingrid de jouer sans
savoir quels sont véritablement les sentiments de son personnage. Le film est
cependant un succès phénoménal et le film le plus connu de l’actrice. Entre
temps, la Paramount s’est inclinée et, une fois Casablanca dans la boîte, elle rejoint Gary Cooper et le
réalisateur Sam Wood sur le tournage de For
Whom The Bell Told (Pour Qui
Sonne Le Glas, 1943). Le film lui vaudra sa première nomination aux Oscars.
Le tournage se passe si bien que tous les trois se retrouvent pour un
film suivant, Saratoga Trunk (L’intrigante de Saratoga, 1945). A
nouveau il lui faudra batailler ferme contre David O Selznik qui ne la voit pas
jouer un rôle à la Vivien Leigh. De même pour Gaslight (Hantise,
1944) où Selznik ne voulait pas qu’elle joue car Charles Boyer voulait que son
nom se trouve devant celui d’Ingrid sur l’affiche. Bien en pris à Ingrid de
s’accrocher : le film lui vaudra un Oscar. Cependant, si
professionnellement tout va pour
le mieux, ce n’est pas le cas de sa vie privée. Ses horaires concordent peu
avec ceux de Petter qui, entre temps, est devenu un médecin réputé. De plus si
Petter reste très gentil, il dirige néanmoins sa vie et veille sans cesse à ce
qu’elle suive les régimes qui l’empêchent de prendre du poids.
Cela devient une habitude, Selznik ne veut pas qu’Ingrid apparaisse dans
The Bells Of St. Mary’s (Les cloches de Ste Marie, 1945) de Leo
McCarey car il s’agit d’une suite (même si c’est la suite d’un succès). Il
demande alors des conditions exorbitantes afin de les dissuader, mais celles-ci
sont acceptées ! Ingrid joue donc dans le film, aux côtés de Bing Crosby,
qui est un succès.
Après la guerre, elle part en Europe pour divertir les soldats. Elle y
rencontre le photographe Robert Capa avec qui elle vivra une romance
passionnée.
A son retour à Hollywood, Selznik la fait jouer dans Spellbound (La maison du Dr Edward, 1945) d’Alfred Hitchcock où son partenaire
est le jeune Gregory Peck. Le succès est tel qu’Hitchock la prend pour son film
suivant, avec Cary Grant cette fois, Notorious (Les Enchaînés, 1946). Mais surtout,
Ingrid réalise son rêve, jouer Jeanne d’Arc. Sur scène, certes, mais c’est un
début ! 1947 sonnera la fin de son contrat avec Selznik qu’elle ne
renouvellera pas.
Son premier film indépendant, Arch
Of Triumph (Arc de Triomphe,
1948 ), sera un échec. Peu à son aise, elle n’avait accepté le rôle qu’en
raison de ses partenaires, Charles Boyer et Charles Laughton. Elle n’a pas
longtemps le temps d’y penser, Victor Fleming la contacte bien vite. L’ancien
réalisateur de Autant en emporte le vent
a en effet l’intention de porter la vie de Jeanne d’Arc à l’écran et son choix
s’est tout naturellement tourné vers Ingrid. Le réalisateur tombera amoureux
d’elle, mais le tournage l’a tellement épuisé qu’il meurt d’une crise cardiaque
peu de temps après la première. Joan Of
Arc (Jeanne d’Arc, 1948) recevra
un accueil poli, mais sans plus, même si Ingrid est nominée aux Oscars. C’est à
ce moment qu’Ingrid découvre un film qui changera sa vie : Rome, ville ouverte d’un certain Robert
Rossellini.
Le scandale
Rossellini-Bergman :
Cher M. Rossellini,
J'ai vu vos films « Rome, ville
ouverte » et « Païsa », et les ai beaucoup appréciés. Si vous
avez besoin d'une actrice suédoise qui parle très bien anglais, qui n'a pas
oublié son allemand, qui n'est pas très compréhensible en français, et qui en
italien ne sait dire que « ti amo», alors je suis prête à venir faire un film
avec vous.
Ingrid Bergman
Le film de Rossellini l’émerveille tellement qu’elle décide de voir
d’autres de ses œuvres, inconnues aux Etats-Unis. Son enthousiasme grandit et
une idée lui vient en tête : écrire à Rossellini pour réaliser un film
avec lui. Elle envoie sa lettre à la maison de production du réalisateur, mais
les deux étant en dispute, elle ne lui sera pas transmise. Un incendie détruit
les locaux et la lettre est miraculeusement retrouvée, puis transmise à son
destinataire. Pendant toutes ces péripéties, Ingrid a tourné Under Capricorn (Les Amants du Capricorne, 1949) avec
Alfred Hitchcock et Joseph Cotten.
Rossellini accepte de tourner un film avec Ingrid et tous les deux
projettent de se rencontrer lorsque Rossellini viendra chercher en Amérique le
prix reçu pour Rome, ville ouverte.
Le courant passe très bien entre les deux stars et tous les deux sentent que
quelque chose est en train de se passer. Contacté par Ingrid, Samuel Goldwyn
accepte de financer le film, mais, après avoir vu les autres films de
Rossellini, il se ravise. En effet, si Rome,
ville ouverte a curieusement séduit le grand public, le néoréalisme du
réalisateur le fera généralement fuir. Le financement viendra d’Howard Hughes
qui a depuis peu racheté la RKO et qui pourchassait sans succès Ingrid depuis
plusieurs années.
Après avoir attendu impatiemment de rejoindre Rossellini, Ingrid arrive
enfin à Rome où elle est accueillie en grande pompe. Et là, la passion qui
couvait éclate. Ingrid et Roberto deviennent amants. Son mariage étant devenu
bancal depuis longtemps déjà, Ingrid décide de quitter Petter pour Rossellini.
Mais celui-ci refuse tant qu’elle n’est pas rentrée aux Etats-Unis pour en
parler. Peu à peu, le scandale, vite découvert par les journalistes, prend de
l’ambleur. Le tournage de Stromboli (1950)
se passe donc dans une atmosphère tendue. Le fait que Rossellini entoure Ingrid
de partenaires ne connaissant rien à l’art dramatique (en fait, des habitants
de l’île où ils tournent) ne fait rien pour arranger l’ambiance. Pas plus que
les pressions de la RKO qui veut que le tournage se finisse dans les délais (ce
qui ne sera pas le cas, loin de là). Pour couronner le tout, Ingrid reçoit
beaucoup de lettres d’Hollywood, lui demandant de « revenir à la
raison ». Heureusement, des amis proches comme Irene Selznik, l’ancienne
femme de David et fille de Louis B. Mayer, ou Ernest Hemingway la soutiennent.
Et l’inévitable se produit : Ingrid tombe enceinte. L’affaire
pourra difficilement être étouffée très longtemps et le scandale prend des
proportions démesurées. Il est vrai que s’il vit séparé de sa femme depuis des
années, Rossellini est encore marié, de même qu’Ingrid. Lors de l’accouchement,
l’hôpital est assiégé par les journalistes et il leur faudra ruser pour fuir à
la sortie. De son côté, Stromboli est
un échec. Afin de se consacrer à son fils, Ingrid décide d’arrêter de
travailler, mais rapidement elle se rend compte qu’elle ne peut faire autrement
que continuer : Rossellini aime à jeter l’argent par les fenêtres et ses
échecs répétés n’améliorent pas sa situation financière. Pour couronner le
tout, Petter refuse qu’Ingrid ait la garde de Pia et même que celle-ci vienne
la voir en Italie. De son côté, Rossellini ne veut pas qu’elle retourne aux
Etats-Unis, de peur qu’elle ne revienne pas.
En 51, Ingrid tourne un nouveau film avec Rossellini, Europa 51 (Europe 51). Tous les deux ont entre temps divorcé et se sont mariés
par procuration au Mexique. Le film sera un nouvel échec et Ingrid accouchera
de jumelles, Isabella et Isotta-Ingrid.
Le succès revient :
En 1953, Rossellini monte l’oratorio Jeanne au Bûcher avec Ingrid Bergman qui reprend pour la troisième
fois le rôle. La tournée européenne obtient un franc succès, mais lorsqu’elle
passe en Suède, Ingrid fait l’objet de nombreuses critiques de la presse qui la
prennent pour une star capricieuse et égocentrique. Les films suivants qu’elle
tourne avec Rossellini, notamment Viaggo
in Italia (Voyage en Italie,
1954) avec George Sanders, sont des échecs, pourtant, peu à peu, des
propositions se font à nouveau entendre du côté des Etats-Unis.
Ingrid accepte alors de tourner dans Anastasia (1956) avec Yul Brynner. Le tournage aura lieu en
Angleterre. C’est la première fois que Rossellini accepte qu’Ingrid tourne avec
un autre réalisateur que lui : jusque-là, il avait gardé jalousement sa
star, refusant de la prêter à ses confrères Fellini, Visconti et autres De
Sica. Le film sera le premier succès cinématographique d’Ingrid depuis 10 ans
et lui fera gagner un second Oscar. Absente à la cérémonie, elle écoutera
depuis son bain Cary Grant venu chercher pour elle la récompense.
Rossellini et Ingrid finissent par divorcer et elle s’installe à Paris.
Elle y conquiert le public dans la pièce Thé
et Sympathie, puis joue dans Paris
Does Strange Things (Elena et
les hommes, 1957) avec Mel Ferrer et Jean Marais, sous la direction de Jean
Renoir. Enfin, après 6 ans, elle revoit sa fille, Pia.
En 58, elle reforme son duo avec Cary Grant, mais cette fois-ci dans
une comédie dirigée par Stanley Donen, Indiscreet (Indiscret), qui remporte un franc
succès. Durant le tournage, elle fait la connaissance d’un producteur suédois,
Lars Schmidt, qu’elle ne tarde pas à épouser et enchaîne avec deux nouveaux
succès : The Inn Of The Sixth
Happiness (L’auberge du sixième
bonheur, 1958), puis Goodbye Again (Aimez-vous Brahms ?, 1961). Mais
l’essentiel de sa carrière se déroule désormais au théâtre, à Paris d’abord,
puis aux Etats-Unis où elle n’était plus allée depuis plus de 10 ans.
En 67, elle tourne un sketch sous la direction de Gustaf Molander,
l’homme qui l’avait découverte, dans Stimulantia.
Son mariage avec Lars s’achève ; ils ne se voyaient presque jamais vu
l’activité débordante d’Ingrid qui ne s’accordera une pause que lorsqu’Isabella
devra subir de lourdes opérations à cause d’une scoliose. En 73, elle est
présidente du Festival de Cannes et remporte l’année suivante un troisième
Oscar, comme second rôle cette fois, pour sa performance dans Murder On The Orient Express (Le Crime de l’Orient-Express, 1974).
Elle est opérée une première fois pour un cancer du sein et joue sous
la direction d’Ingmar Bergman dans Sonate
d’Automne en 1978. Ce sera son dernier film. Détail amusant, le père d’Ingmar
Bergman était le pasteur qui avait confirmé Ingrid et baptisé Pia. Le tournage
sera la confrontation de deux points de vue : Ingrid, formée à l’école
hollywoodienne, ayant du mal à se faire à la manière de travailler d’Ingmar.
Elle est ensuite opérée une deuxième fois pour un cancer à l’autre sein, mais
rapidement, les médecins se rendent compte que c’est sans espoir. Ingrid
continuera à jouer au théâtre et à la télévision tant qu’elle le pourra,
jusqu’à sa mort le 29 août 1982. Elle avait jour pour jour 67 ans.
Sources:
I. BERGMAN, Ma Vie, 1982
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