Bad Company:
En 1973, le groupe Free se sépare. Les abus de drogues du guitariste Paul Kossoff ont eu raison du groupe, déjà bien amoché par les querelles entre les deux compositeurs principaux, le chanteur Paul Rodgers et le bassiste Andy Fraser. Ce dernier avait d’ailleurs déjà quitté le groupe avant leur dernier album. Rodgers et le batteur Simon Kirke ont malgré tout le désir de continuer à travailler ensemble. A la même période, Mick Ralphs quitte le groupe Mott The Hoople, lassé de l’égo de Ian Hunter qui veut aller vers un rock à la Bob Dylan. Ralphs, Kirke et Rodgers décident de former un nouveau groupe ensemble, groupe qu’ils complètent avec Boz Burrell qui fut chanteur et bassiste de King Crimson le temps d’un album. A cette époque, les super-groupes sont à la mode. Crosby, Stills, Nash & Young dominent la scène rock américaine et Emerson Lake & Palmer règnent sur le rock progressif. Moins égocentriques, les quatre musiciens nomment leur nouveau groupe Bad Company.
Bad Company se retrouve managé par rien de moins que Peter Grant, le tout puissant manager de Led Zeppelin. Et c’est d’ailleurs sur le tout nouveau label de ces derniers, Swan Song, que le groupe signe. Leur premier album, Bad Company, sort en 1974 et fait un carton comme jamais aucun de leurs groupes précédents n’avaient réussi à faire. Le groupe se retrouve avec deux tubes, "Can’t Get Enough", un titre de Ralphs qui avait été refusé par Mott The Hoople, et "Movin’ Out". On retrouve également Bad Company, superbe chanson écrite par Paul Rodgers, "Ready For Love", une reprise de Mott The Hoople, et "Rock Steady". La musique proposée est un Hard Rock lisse, parfait pour le passage à la radio, et magnifiquement servi par la voix de Rodgers et la guitare de Ralphs.
Devant un tel succès, Bad Company récidive avec un nouvel album, Straight Shooter, en 1975. Celui-ci est un nouveau succès pour le groupe. "Fell Like Makin’ Love" passe en boucle sur les radios tandis que "Good Lovin’ Gone Bad" remporte aussi un certain succès. L’album contient également le titre "Shooting Star" qui, bien que pas sorti en single, va finir par devenir un grand classique du groupe. Un troisième album sort l’année d’après, Run With The Pack, mais s’il est un nouveau succès, il ne présente cette fois aucun tube pour le groupe, même si la reprise de "Young Blood" entrera dans le Top 20 américain. Cela n’empêche l’album de contenir de très bons titres comme "Live For The Music", "Simple Man", "Run With The Pack" ou encore "Honey Child".
Le groupe continue à tourner, remplissant les stades d’Amérique et d’ailleurs, mais la pression commence à se faire sentir et il n’est pas étonnant que Burnin’ Sky, le quatrième album, sorti en 1977, ne soit pas du niveau des précédents. On peut bien sûr y retrouver des titres tout à fait convenables comme "Burnin’ Sky" ou "Man Needs Woman", mais pas vraiment de titres capables de devenir des classiques futurs. A l’époque, commencent également à émerger des groupes de Hard Rock calibré radio, comme Foreigner, Boston ou Journey, dont l’influence de Bad Company est palpable.
C’est un groupe qui a repris du poil de la bête qui sort Desolation Angels en 1979. Malgré la mode qui est au Punk et au Disco, l’album est un gros succès pour le groupe et leur offre un nouveau tube, "Rock N Roll Fantasy". A noter aussi une très bonne composition de Boz Burrell, "Gone Gone Gone". Malgré tout, des tensions commencent à se faire sentir dans le groupe et cinq années d’accès sur les routes commencent à se faire sentir. Qui plus est, la mort de John Bonham en 1980 et la séparation de Led Zeppelin qui suivit affecta profondément Peter Grant qui se recula alors du monde de la musique. Conséquence, il faudra attendre 1982 pour avoir un nouvel album de Bad Company, Rough Diamonds. L’album est décevant et les ventes aussi (pour un album de Bad Company). On y trouve cependant une dernière très bonne composition de Paul Rodgers, "Electricland".
Epuisés, le groupe décide de se séparer. Paul Rodgers commence une carrière solo avant de former The Firm avec Jimmy Page. En 1985, Mick Ralphs et Simon Kirke décident de reformer le groupe. Pris par The Firm, Paul Rodgers ne se montrera pas intéressé. Après avoir brièvement accepté, Boz Burrell se retira également du projet, laissant Ralphs et Kirke diriger seuls une nouvelle incarnation du groupe. Ils choisissent le chanteur Brian Howe qui avait fait parti du groupe de Ted Nugent pour l’album Penetrator. Celui-ci a une voix qui se rapproche de celle de Lou Gramm de Foreigner, ce qui convient bien à Ralphs et Kirke qui ont l’intention de surfer sur la vague du succès de ce groupe. Ils engagent même Keith Olsen qui avait produit le deuxième album du groupe. Fame & Fortune, sorti en 1986, remporte cependant assez peu de succès, malgré quelques très bons titres comme "Burning Up" qui aurait pu être un tube de Bad Company, période Rodgers.
Le second album, Dangerous Age, en 1988, fera mieux et produira quelques petits succès comme "No Smoke Without A Fire". Il en ira de même pour Holy Water en 1990, dont la chanson titre ainsi que "If You Needed Somebody" connaîtront un certain succès. Mais à cette époque, Bad Company est surtout devenu le groupe de Brian Howe et du producteur Terry Thomas qui écrivent presque l’intégralité des albums avec un son toujours proche de Foreigner. Mick Ralphs, lui, s’éloigne peu à peu du groupe. Un second guitariste est même engagé pour la tournée, Dave Colwell. Terry Thomas et Brian Howe écrivent un dernier album pour le groupe, Here Comes Trouble, qui produit un dernier succès "How About That", avant de quitter le navire. De leur point de vue, malgré le fait qu’ils sont les artisans de la renaissance du groupe, Bad Company restait trop le groupe de Mick Ralphs et Simon Kirke. Mais pouvait-on tellement donner tort à ces derniers ? Un live, le premier du groupe, sort en 1993, What You Hear Is What You Get: The Best of Bad Company qui mêle habilement les titres de l’ère Rodgers et ceux de l’ère Howe. A cette époque, Rick Wills de Foreigner est devenu le bassiste du groupe.
Ralphs, Kirke, Colwell et Wills engagent alors le chanteur Robert Hart, dont le registre est plus proche de Paul Rodgers, et le groupe sort un nouvel album en 1995, Company Of Strangers, mais le succès n’est pas au rendez-vous et le groupe ne tarde pas à exploser.
Cependant, en 1998, le quatuor d’origine se reforme pour enregistrer quatre nouveaux titres pour une compilation et le groupe part en tournée dans la foulée. Pour peu de temps, car la santé de Ralphs le pousse à arrêter les tournées tandis que Burrell quitte le groupe à son tour. Ils sont remplacés par Dave Colwell et Rick Wills et le groupe continue à tourner épisodiquement au début des années 2000. La participation de Paul Rodgers à la reformation de Queen mettra cependant une nouvelle fois une fin à l’aventure de Bad Company. Boz Burrell décède en 2006, empêchant une reformation du groupe d’origine. Les survivants se retrouveront 2008 avec Lynn Sorensen, bassiste du groupe solo de Rodgers, à la place de Burrell et Howard Leese de Heart pour seconder un Mick Ralphs dont les capacités de guitariste ont fortement diminué à cause de ses soucis de santé. Depuis, Bad Company continue à tourner de temps à autre, même si Ralphs s’est une nouvelle fois retiré des tournées. Un nouvel album est peu probable à ce stade, mais qui sait…
Commentaires
Enregistrer un commentaire