Peu convaincu par le résultat de son précédent album,
principalement en raison des abus de substances diverses, Dave MUSTAIN décide
de renvoyer ses dernières recrues. Le choix du batteur ne pose aucun problème.
Nick MENZA avait été le technicien de Chuck BEHLER (qui lui-même avait été
celui de Gar SAMUELSON) et avait à plusieurs reprises remplacé ce dernier lors
de ses absences aux répétitions.
Pour trouver un guitariste, c’est une autre paire de manches. MUSTAINE
sent que trouver juste un excellent technicien comme l’était Jeff YOUNG ne
suffit pas. Il lui faut trouver la perle rare pour véritablement décoller.
Quelqu’un qui ait une réelle sensibilité de jeu, un peu comme Chris POLAND,
mais en mieux.
Après avoir écouté plein de guitaristes sans avoir trouvé
celui qui lui convenait, il auditionne à contre cœur un guitariste dont les
cheveux sont teints en bleu et en orange. Le résultat le stupéfie et Marty
FRIEDMAN, qui s’était fait connaître dans CACOPHONY avec Jason BECKER, est
engagé sur le champ avec néanmoins l’obligation de déteindre ses cheveux.
Celui-ci ne participe pas à la composition de l’album qui n’attend du reste que
lui pour être enregistré. Est-il de toute façon besoin de mentionner que
MUSTAINE, s’il est seul maître à bord du navire MEGADETH, est également un
excellent compositeur. Et il le prouve de belle manière sur ce Rust In Peace.
Holy War… The
Punishment Due met tout de suite tout le monde
d’accord. Un riff monstrueux, des changements de rythmes (mais sans le côté
anarchique qui est souvent le point faible du thrash), des mélodies
accrocheuses et surtout de superbes solos. MUSTAINE et FRIEDMAN montrent qu’ils
maîtrisent comme personne les duels de guitare thrash alliant un grand sens
mélodique (qui fait souvent défaut aux guitaristes de SLAYER par exemple) et
technique sans reproche. On a à peine le temps de savourer le plaisir que nous
a procuré ce petit bijou qu’Hangar 18
remet le couvert et possède les mêmes qualités que son prédécesseur. Ces deux
titres, accompagnés de vidéos qui auront leur petit succès sur MTV,
contribueront à faire rapidement devenir l’album platine.
Après deux morceaux aussi parfaits, il est difficile de
faire mieux et de fait, les quatre morceaux suivants se contentent d’être de
très bons morceaux thrash mais ne se distinguant guère de la masse. Il faut
attendre Tornado Of Soul, troisième
merveille de l’album pour retrouver le grand frisson. La batterie de MENZA suit
un rythme effréné (sans que celui-ci ne cherche à être le batteur le plus
rapide du monde, ce qui est tout à son honneur), les guitares cavalcadent. Du
grand art. Le morceau suivant, Dawn
Patrol, dénote avec le reste pour son rythme lent où la basse de David ELLEFSON
prédomine et où la voix de MUSTAINE se fait plus grave et plus retenue. Rust In Peace…Polaris, qui donne sont
nom à l’album, est à nouveau un morceau thrash classique et finit l’album de manière
très honnête. La réédition propose cependant un inédit co-écrit par Nick MENZA,
My Creation, pas spécialement
inoubliable, mais sympathique.
Avec cet album, MUSTAINE prouve qu’il peut battre
METALLICA sur son propre terrain, sortant un album bien meilleur (et bien mieux
produit) que le… And Justice For All
que ceux-ci ont sorti l’année d’avant. MEGADETH n’arrivera cependant jamais à
atteindre le degré de notoriété de METALLICA, sans doute en partie à cause de
la voix geignarde de MUSTAINE, moins facilement appréciable du grand public que
celle de James HETFIELD. Une période faste s’ouvre pour MEGADETH qui va sortir
trois autres albums (dont les deux premiers méritent autant le titre de
classiques que Rust In Peace) avec
le même line-up (un record que le groupe n’a pas encore battu), faisant de
celui-ci la formation la plus appréciée.
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