En l’espace d’un an, l’année 1969, et deux albums, LED
ZEPPELIN a non seulement fondé véritablement un genre nouveau appelé Hard Rock,
mais il est aussi devenu un des nouveaux groupes les plus populaires. Nous
sommes en 1970, les BEATLES viennent de se séparer et la bande à Jimmy PAGE est
prête à faire une queue de poisson aux ROLLING STONES pour le titre de plus
important groupe de rock anglais qui aurait enfin pu s’offrir à ces derniers. Mais pour leur troisième album, LED
ZEPPELIN est décidé à surprendre et surtout montrer à leurs détraqueurs qu’ils
savent faire autre chose que du « bruit ».
Pourtant, le premier titre, Immigrant Song est tout à fait dans la lignée des titres les plus
Hard du groupe. Ce nouveau titre est même plus agressif que tout ce que LED
ZEPPELIN a écrit jusqu’à présent avec un riff très dur sur un tempo rageur
s’ouvrant sur les cris de Robert PLANT. Point de solo, ce qui est rare pour un
titre du groupe. Après ce déluge métallique, la transition avec Friends est pour le moins inattendue.
Morceau entièrement acoustique aux mélodies arabisantes, il ne s’agit cependant
pas d’une première pour LED ZEPPELIN. Les albums précédents ont ponctuellement
montré l’intérêt du groupe pour le folk et la musique du monde, comme Black Mountain Side sur le premier
album. C’est cependant le premier contact du groupe avec la musique arabe qui
mènera plus tard au célèbre Kashmir.
Friends n’est cependant pas qu’une petite incursion dans le monde folk en
passant comme cela était le cas précédemment, car Celebration Day mêle Blues, Folk et Rock avec succès Il faut
attendre le quatrième titre, Since I’ve
Been Loving You, pour retrouver des guitares plus tranchantes. Mais encore
une fois, point de Hard Rock, il s’agit d’une ballade d’inspiration Blues (mais
sans le côté lassant que cela peut impliquer) conduite de main de maître par la
guitare de Jimmy PAGE. Celui-ci nous assène des parties mélodiques extrêmement
poignantes sur lesquelles se pose la voix sublime de Robert PLANT. Sans
conteste le point fort de l’album et l’un des plus grands classiques du groupe.
Si Out On The
Tiles est le seul autre morceau vraiment Hard Rock de l’album, il s’agit
aussi du moins intéressant. Le reste de l’album sera entièrement acoustique. Gallows Pole et son rythme cavaleur, la
ballade Tangerine et son solo à la
slide électrique, le très beau That’s The
Way qui montre les talents de multi instrumentiste de John Paul JONES. De
cette partie, le meilleur moment reste sans doute l’enjoué Bron-Y-Aur Stomp où John BONHAM peut enfin un peu se réveiller avec
ce rythme joyeux à la grosse caisse (il fera d’ailleurs office de seconde voix
lors des concerts). Terminant l’album,
Hats Off To (Roy) Harper à la fois
issu du répertoire traditionnel et hommage à leur ami l’artiste folk Roy HARPER
(avec qui Jimmy PAGE travaillera dans les années 80 et qui reste surtout connu
du grand public comme le chanteur de Have
A Cigar de PINK FLOYD), accompagné à la slide acoustique, reste sans doute
le plus difficile d’accès.
A l’issu de ce disque, LED ZEPPELIN a bel et bien prouvé
qu’ils ne pouvaient être enfermés dans une seule case et se sont certainement
fait plaisir (du moins PAGE et PLANT, BONHAM étant assez peu présent sur l’album)
en se consacrant à des morceaux folk. Cependant la deuxième partie de l’album
peut sembler un peu longue à celui qui préfère l’électrique à l’acoustique, et
un meilleur mélange aurait peut-être été plus judicieux. Ce mélange des styles
sera d’ailleurs l’un des points forts de l’album suivant, mais c’est une autre
histoire…
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