En ce début des années 80, BLUE ÖYSTER CULT a déjà une
solide carrière derrière lui, presque 10 et 9 albums (dont deux lives). Fire Of The Unknown Origine est donc leur huitième album en
studio et le dernier que le groupe réalisera dans sa formation d’origine, le
batteur et chanteur Albert BOUCHARD quittant le groupe durant la tournée. Bon nombre de titres présents furent
écrits pour le film Heavy Metal (Metal Hurlant en VF), mais au final
seul Veteran Of The Psychic Wars fut
utilisé. On a parfois parlé de BLUE ÖYSTER CULT comme du BLACK SABBATH
américain. Cela est vrai si l’on considère le ton résolument sombre et traitant
fréquemment d’occultisme et de science-fiction, mais au niveau du style la
présence du clavier, qui joue justement une part importante dans l’aspect
science-fiction du groupe, y est beaucoup plus forte, les riffs de guitares
généralement moins Heavy et les références au rock progressif plus prononcées.
Au niveau des titres, Fire Of Unknown Origine et son ambiance planante due aux claviers
d’Allen LANIER est une bonne entrée en matière et s’inscrit tout de suite parmi
les classiques du groupe. Burnin’ For You,
plus commercial et chanté par le guitariste Buck DHARMA sera le
« tube » de l’album. Veteran Of
The Psychic Wars, où l’ambiance science-fiction est plus que jamais
présente, est l’un des grands moments de l’album et prendra toute sa dimension
sur le live Extraterrial Live. Du
coup, le pourtant fort bon Sole Survivor
reste un peu dans l’ombre. Si Heavy
Metal : The Black And Silver est peut-être le titre le moins
inoubliable de l’album, Vengeance (The
Black) ou DHARMA se partage le chant avec Joe BOUCHARD est un titre
ambitieux limite Opéra Rock et malheureusement un peu oublié du groupe. After Dark avec ses claviers typés 80 et
son rythme entrainant rompt avec ce que BLUE ÖYSTER CULT nous avait habitué
jusque-là et donne un aperçu des albums au ton plus FM qui suivront par la
suite. Cela reste néanmoins un très bon morceau. Avec son intro au piano, Joan Crawford, traitant de la grande actrice
hollywoodienne qui finit malheureusement sa carrière dans des films d’horreur
sans grand intérêt et sous les accusations de maltraitance de sa fille
adoptive, est un autre moment fort de l’album. Enfin, l’album se finit avec le
très bon Don’t Turn Your Back de
DHARMA dans une ambiance similaire au premier titre de l’album et avec un solo
du plus bel effet soutenu par les claviers et la basse.
Comme sur l’album
précédent, le chanteur Eric BLOOM redevient largement le chanteur principal
tandis qu’Albert BOUCHARD (une première) ne chante sur aucun titre, signe de
son éloignement du groupe. Signalons aussi le talent des musiciens du groupe
trop peu souvent reconnus (comme le groupe lui-même d’ailleurs). Buck DHARMA
est un guitariste mélodieux et inventif (un peu le David GILMOUR du Metal) qui
prend toute sa dimension en live, Joe BOUCHARD est un bassiste aux lignes
mélodieuses suivant parfaitement les rythmes recherchés de son frère Albert.
Quant aux claviers d’Allen LANIER, ils contribuent pleinement à l’identité du
groupe. Enfin la voix chaude d’Eric BLOOM couronne le tout. Mentionnons
d’ailleurs que BLUE OŸSTER CULT est, fait rare dans le Hard Rock, un groupe où
les chanteurs crient fort peu (c’est tout juste si BLOOM ne force pas de temps
en temps sa voix en concert). Après presque 10 de carrière, donc, BLUE ÖYSTER
CULT frappe fort et nous probablement un de ses meilleurs albums (sans doute le
meilleur, ex-aequo avec Agent Of Fortune).
Si bon qu’on ne voit même pas le disque passer, ce qui est la marque des
grandes œuvres.
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